Chang-e 1 fini son troisiéme transfert
BEIJING, 29 octobre (XINHUA)
Le satellite d'exploration lunaire chinois Chang-e 1 a achevé son troisième transfert orbital lundi après-midi, un pas de plus dans son voyage de 1 580 000 km vers la Lune.
Le navire d'observation Yuanwang-3, situé au sud de l'océan Pacifique, a lancé les instructions pour ce transfert orbital à environ 17h56.
Vers 18h01, le satellite a réussi à changer la trajectoire de son orbite de 70 000 km d'apogée à une orbite de 48 heures de 120 000 km d'apogée.
Il restera sur cette orbite jusqu'au 31 octobre avant de se mettre en orbite de transfert Terre-Lune, ce qui constituera une étape cruciale dans son voyage vers la Lune, selon les experts du Centre de Contrôle aérospatial de Beijing (CCAB).
Des détecteurs ultraviolet d'images installés sur le satellite commenceront à recueillir des informations sur la Terre et la Lune après qu'il sera entré en orbite de 48 heures, a dit Wang Yejun, ingénieur en chef du CCAB, à Xinhua.
C'est la première fois qu'un détecteur ultraviolet d'images est utilisé sur un satellite, même si certains pays en ont testé sur le sol, a dit Wang.
Les images rassemblées par Chang'e-1 seront retransmises à la Terre quand il entrera en orbite lunaire, a-t-il ajouté.
Depuis samedi, des postes de surveillance à terre et en mer, ainsi que quatre observatoires astronomiques n'ont cessé de veiller sur Chang'e-1. D'après les données reçues jusqu'à présent, tous les systèmes du satellite ont fonctionné normalement.
Le satellite d'exploration lunaire a achevé son premier transfert orbital le 25 octobre, entrant en orbite de 16 heures avec 600 km de périgée par rapport à 200 km de périgée précédemment, avant de terminer avec succès son deuxième transfert orbital le 26 octobre, se mettant en orbite de 24 heures de 70 000 km d'apogée, depuis son orbite de 50 000 km d'apogée.
Chang'e 1, nommé d'après une déesse légendaire chinoise qui se serait envolée vers la lune, a été lancé par la fusée-porteuse " Longue Marche 3A" à 18H05 mercredi dernier depuis le centre de lancement de satellites de Xichang dans la province du Sichuan ( sud-ouest).
Le satellite de 2 300 kg devrait se mettre en orbite lunaire le 5 novembre. Il a emporté avec lui huit équipements d'exploration spatiale, dont une caméra stéréo et un interféromètre, un spectromètre à rayons x et gamma, un altimètre laser, un détecteur de micro-ondes, un détecteur de particules de haute énergie solaire et un détecteur d'ions de faible énergie.
Il poursuivra quatre objectifs scientifiques, dont une étude en trois dimensions de la surface de la Lune, l'analyse de la quantité et répartition des éléments sur la surface lunaire, une investigation des caractéristiques de la régolithe lunaire et de la couche de sol poudreux en surface, et une exploration de l'espace entre la Terre et la Lune.
Le satellite transmettra sa première image de la Lune fin novembre et poursuivra ensuite ses explorations scientifiques de la Lune pendant un an.
Le projet d'orbite lunaire de la Chine a coûté 1,4 milliards de yuans (187 millions de dollars) depuis que la recherche et le développement du projet ont été approuvés début 2004.
Le lancement du satellite marque la première étape de la mission lunaire en trois phases de la Chine, qui mènera à un alunissage et au lancement d'un robot sur la Lune autour de 2012. Lors de la troisième phase, un autre robot alunira et retournera sur Terre avec des échantillons de sol et de roche lunaires pour la recherche scientifique autour de 2017.
La Chine a effectué son premier vol spatial habité en octobre 2003, devenant le troisième pays après l'ex-URSS et les Etats-Unis à avoir envoyé un homme dans l'espace. En octobre 2005, la Chine a accompli son deuxième vol habité avec deux astronautes à bord.
Le lancement de Chang'e-1 s'est produit peu de temps après le lancement par le Japon de sa première sonde lunaire, Kaguya, à la mi-septembre, et alors que l'Inde prévoit d'envoyer sa propre sonde lunaire dans l'espace en avril prochain, suscitant des inquiétudes sur une potentielle course spatiale en Asie.
Mais Luan Enjie, commandant en chef du projet d'orbite lunaire de la Chine, a souligné que "la Chine ne s'impliquerait dans une course à la Lune avec aucun autre pays et sous aucune forme".
"La Chine poursuit une politique d'utilisation pacifique de l'espace et partagera ses accomplissements dans l'exploration lunaire avec le monde entier," a-t-il dit à Xinhua.
Source : french.xinhuanet.com